lundi 5 mai 2014

La vie après la vie

Quel passionnant récit que celui qui suit !
Chacun peut le lire pour soi dans le livre qu’on appelle la Bible. Il se trouve au chapitre 16 du Nouveau Testament. On le doit à la plume inspirée d’un certain Luc, médecin, d’origine grecque.

    Il y avait un homme riche, qui était vêtu de pourpre et de fin lin, et qui chaque jour menait joyeuse et brillante vie.
    Un pauvre, nommé Lazare, était couché à sa porte, couvert d'ulcères, et désireux de se rassasier des miettes qui tombaient de la table du riche ; et même les chiens venaient encore lécher ses ulcères.
    Le pauvre mourut, et il fut porté par les anges dans le sein d'Abraham. Le riche mourut aussi, et il fut enseveli.
    Dans le séjour des morts, il leva les yeux ; et, tandis qu'il était en proie aux tourments, il vit de loin Abraham, et Lazare dans son sein.
    Il s'écria : Père Abraham, aie pitié de moi, et envoie Lazare, pour qu'il trempe le bout de son doigt dans l'eau et me rafraîchisse la langue ; car je souffre cruellement dans cette flamme.
    Abraham répondit : Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie, et que Lazare a eu les maux pendant la sienne ; maintenant il est ici consolé, et toi, tu souffres.
    D'ailleurs, il y a entre nous et vous un grand abîme, afin que ceux qui voudraient passer d'ici vers vous, ou de là vers nous, ne puissent le faire.
    Le riche dit : Je te prie donc, père Abraham, d'envoyer Lazare dans la maison de mon père ; car j'ai cinq frères.
    C'est pour qu'il leur atteste ces choses, afin qu'ils ne viennent pas aussi dans ce lieu de tourments.
    Abraham répondit : Ils ont Moïse et les prophètes ; qu'ils les écoutent.
    Et il dit : Non, père Abraham, mais si quelqu'un des morts va vers eux, ils se repentiront.
    Et Abraham lui dit : S'ils n'écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader quand même quelqu'un des morts ressusciterait.
Nous avons ici l’un des récits les plus richement détaillés de la Bible. Je n’ai pas la prétention d’épuiser le sujet, surtout quand on sait que chaque détail a pour but d’illustrer une vérité spirituelle.
S’il est une histoire que beaucoup d’hommes aimeraient que Jésus Christ n’ait jamais rapportée, c’est celle-ci.
Cette histoire heurte notre insouciance d’hommes pécheurs, mortels et perdus. Ce récit nous éveille à l’une des plus grandes vérités de la Bible : l’homme, créé à l’image de Dieu, a une destinée éternelle. Le malheur éternel ou le bonheur éternel, telle est la redoutable alternative devant laquelle chacun de nous est placé.
Il y a bien des années de cela, une communauté évangélique en Angleterre, désirant faire une publicité pour éveiller leurs concitoyens à leur besoin de salut, avait décidé de louer un panneau publicitaire qui était accroché sur un pont enjambant une route très passante. Ces chrétiens se sont demandé quel texte, quelle parole ils écriraient pour attirer l’attention des gens de leur ville sur la nécessité de se préparer à la rencontre de Dieu. Ils tombèrent d’accord pour n’écrire qu’un seul mot, le mot "Eternité". Pendant plusieurs jours, des milliers de personnes ont passés sous le pont et ont vu ce panneau avec ce mot qui leur disait : "Eternité, Eternité, Eternité". Après plusieurs jours, il y a eu une pétition et le panneau fut descendu. Les hommes se sentent moins gênés dans leur conscience par la publicité pornographique ou les slogans menteurs de la politique, que par le simple mot "Eternité".
Quelqu’un dira peut-être : "mais ce texte, c’est une image !"
Mais oui c’est une image, et si l’image est inquiétante, la réalité l’est beaucoup plus.
Voir l’image d’un lion en liberté, cela ne me fait pas peur. Mais rencontrer un vrai lion en liberté, au détour d’un sentier de la brousse, c’est un honneur que je préfère laisser à quelqu’un d’autre.

Deux hommes différents


Ce qui me frappe dans ce récit, c’est la différence qu’il y a entre les deux hommes.
Le premier s’attache aux choses qui passent, au détriment de celles qui durent. Cet homme vit comme si sa vie devait toujours durer. Il vit comme s’il n’avait pas d'âme, et surtout pas d'âme à sauver. Il a rayé le mot "Eternité" de son vocabulaire. C’est le dernier de ses soucis.
De l’autre personnage nous connaissons très peu de choses.
Seul son nom nous révèle quelle était sa vie intérieure. Lazare est la forme grecque de l’hébreu Eléazar qui veut dire "Mon aide vient de Dieu". Cet homme trouvait son aide en Dieu. Sa véritable richesse n’était pas dans son portefeuille ; elle était dans son cœur. La Bible dit que "l’un était riche et l’autre était pauvre". Je m’empresse de dire que la richesse n’est pas un vice et que la pauvreté n’est pas une vertu. Jamais vous ne trouverez cette pensée dans la Parole de Dieu. La Bible ne s’élève jamais contre la richesse, mais contre son mauvais emploi.
Nous pouvons toutefois nous demander comment cet homme était devenu si riche. Il vaudrait mieux ne pas trop lui poser de questions, car cela pourrait l’embarrasser. Certains prétendent que les grandes fortunes ne se sont jamais amassées honnêtement !
Cela nous surprendrait aussi de savoir comment l’autre est devenu si pauvre. Je ne serai pas étonné, que moyennant quelques pots de vin, quelques mensonges ou quelques entourloupettes commerciales, il n’en serait pas arrivé là.
Le premier se vêtait somptueusement : Madame s’habillait chez Christian Dior, Yves Saint-Laurent ou Coco Chanel et lui chez Burton of London. Ils changeaient leur garde-robe tous les six mois. L’autre, couvert de haillons, tendait une main décharnée en demandant la charité.
Le premier était un ripailleur. Il accumulait de la cellulite, il soignait son foie devenu délicat, il perdait péniblement quelques centaines de grammes dans ses saunas, poids qu’il regagnait immédiatement dans un des péchés que la Bible appelle les excès du boire et du manger. A son blason il avait comme devise, en lettres d’or sur fond d’azur : "Dos au feu, ventre à table". Quand à l’autre, tous les soirs, il dînait en se serrant la ceinture d’un cran.
Le premier donnait la fausse image de la bonne santé. L’autre était couvert d’ulcères.
Dans le cas du premier, tout pivote autour de lui-même, de son influence, de sa renommée, de sa fortune, de ses pompes et de ses œuvres. A lui tout seul, il occupe toute la scène. L’autre passe quasi inaperçu et sa timide présence ne fait encore que rehausser le prestige de celui que j’ai surnommé "Monsieur Superman".
Regardons donc un peu le caractère et les capacités du premier. Il avait, je l’admets, des capacités naturelles, mais ce n’est pas une référence, Hitler en avait aussi. Il savait diriger ses affaires. Il avait la bosse du commerce et le souci de l’économie. Cependant, il n’était pas avare comme Picsou, l’oncle de Donald Duck. Ses largesses vestimentaires et culinaires nous montrent le contraire : c’était le type même du ripailleur et du jouisseur.
C’est par rapport à Lazare que nous découvrons la dureté de son cœur, car la Bible nous dit que le pauvre Lazare désirait se nourrir des miettes qui tombaient de la table de cet homme, et rien dans le texte nous permet de croire qu’il en recevait : pas une carcasse de poulet, pas le reste d’un fruit entamé au dessert, pas le fond d’une carafe, rien !
Ce qui nous prend à la gorge, dans ce récit, c’est que les chiens avaient plus de sentiment et de fraternité que lui. Ces chiens venaient comme ils le pouvaient, soulager les souffrances de Lazare en léchant ses plaies. Malheureuses bêtes d’Orient qui hantaient les rues, chiens faméliques et pourchassés qui avaient plus de cœur qu’un homme créé à l’image de Dieu. Lazare n’était pas un des leurs, mais ils avaient pitié de lui. De leur langue humide, ils lui apportaient le seul pansement qui lui procurait quelque soulagement.
Quand je vois cette scène, je comprends mieux cette parole amère d’un homme qui un jour dit : "Plus je connais les hommes, plus j’aime les bêtes".

Les deux frappés par la mort


Mais cette thérapeutique canine, toute généreuse qu’elle fut, ne devait pas être très efficace et ce qui devait arriver est arrivé : notre ami Lazare est mort. On s’y attendait un peu, cela n’a pas été une grande surprise. A son enterrement, si tant est qu’il en ait eu un, il n’y avait pas foule. Pas de discours, ni fleur ni couronne, pas un mot à la rubrique des faits divers.
Mais ce qui a causé la surprise, c’est la suite. C’est que Superman, lui aussi est mort. Et çà, personne ne l’attendait. La nouvelle s’est répandue de bouche en bouche comme une traînée de poudre. Elle a fait le tour de la ville où on s’est dit :
- Tu sais, Superman est mort
- Mais ce n’est pas vrai.
- Mais si ! Il est mort
- Ce n’est pas vrai, je lui ai parlé hier soir
- Il est mort quand même !
Rien ne nous interdit de penser qu’il soit mort le même jour que Lazare, car la mort a un calendrier fantaisiste. Elle ne nous consulte pas pour prendre ses rendez-vous. Et puis il y a eu les commentaires habituels. Vous les reconnaîtrez au passage, ils sont bien de chez nous :
- Quel dommage ! Un homme qui avait tout pour être heureux.
- Il venait de se construire une villa, il allait y entrer dans quinze jours.
- Il allait avoir quarante ans la semaine prochaine.
- Il allait un peu trop vite, il a dérapé dans un virage.
- Il paraît qu’il avait "un verre dans le nez" (sur un ton plus acide)
- Ce sont ses héritiers qui vont rigoler (sur un ton plus féroce)....
Dernier commentaire maintenant, celui de Dieu : "Que servirait-t-il à un homme s’il gagne le monde entier, et qu’il fasse la perte de son âme" (Marc 8, 36).
Voilà le commentaire qui compte !
Les autres n’ont que peu d’importance. Que servirait-il à un jeune homme, que servirait-il à une jeune fille, que servirait-il à un homme d’âge mûr, de gagner le monde entier, s’ils font la perte de leur âme ?
Le grand romancier russe, Léon Tolstoï, dans un de ses ouvrages, nous raconte l’histoire d’un riche fermier russe qui avait entendu dire que dans une tribu très lointaine il y avait des terres fertiles, qu’on pouvait se procurer à très bas prix.
Cet homme, ayant réalisé toute sa fortune, alla trouver le chef de la tribu. Pour la somme qui était proposée, le chef de la tribu lui dit qu’il pouvait partir le matin au lever du soleil et jalonner sa route. Tout ce qui serait à l’intérieur lui appartiendrait, à la condition qu’il soit revenu avant le coucher du soleil.
L’affaire conclue en ces termes, l’homme partit dès l’aurore d’un pas pressé, jalonnant sa route, allant de plus en plus vite, convoitant ces terres fertiles. Le soleil montait. Quand il fut arrivé au zénith, notre homme n’avait pas encore atteint la moitié de son but. Il a hâté le pas, s’est presque mis à courir, puis a amorcé son retour alors que le soleil avait déjà amorcé sa courbe descendante. En revenant, il a vu un bosquet, un terrain qu’il convoitait ; il les a contournés et jalonnés. Et le soleil descendait de plus en plus vite. Notre homme, puisant dans ses dernières ressources, il s’est mis à courir, à courir. Au moment où le soleil se couchait, il arriva devant le chef de la tribu.
Mais là, comme le soldat de la bataille de Marathon, il est tombé mort. Lui qui voulait tant de terres, un trou d’un mètre cinquante lui suffisait maintenant !
"Que servirait-t-il à un homme de gagner le monde entier, s’il fait la perte de son âme’" (Marc 8, 36).



Notre homme a donc maintenant fini sa première tranche de vie, qui a durée quelques années. Voici maintenant l’autre qui commence, et elle ne va jamais, jamais, jamais finir.
De quoi est fait cet Au-delà mystérieux ? L’enseignement de la Bible est clair et précis, aussi clair et aussi simple que un et un font deux : Lazare est dans la consolation éternelle, et l’autre est dans le malheur éternel. C’est limpide comme de l’eau de roche. Ceci est confirmé par cet autre texte de la Bible qui dit "Il est réservé aux hommes de mourir une fois, et après cela, le jugement" (Hébreux 9, 27).
Je sais, on nous dit de plus en plus, et même dans le monde christianisé, que l’enfer n’existe pas. Mais lisez ce récit et dites moi ce qu’il veut dire d’autre.
Si Jésus l’a dit, cela doit être vrai ! Si quelqu’un le savait, c’était lui. Il venait de l’Au-delà ; il pouvait parler en connaissance de cause.
S’il faut refuser l’enseignement de Jésus Christ sur ce point, il faut le refuser sur tous les autres points. Plutôt que de juger la Parole de Dieu, laissons nous juger par elle, car c’est elle qui subsistera au dernier jour.
Quelqu’un rétorquera peut-être : "Jésus n’a pas voulu dire cela. Bien sûr qu’il dit cela, mais il n’a pas voulu dire cela. Son enseignement a une autre portée".
Monsieur l’exégète, vous vous forgez des idées moyenâgeuses !
C’est exactement ce que le serpent a dit à Eve : Dieu avait dit à propos du fruit défendu : "Au jour que tu en mangeras, tu mourras certainement" (Genèse 2, 17), et Satan est venu dire "Vous ne mourrez point certainement" (Genèse 3, 4). Il a susurré : "Voyons, Eve, toi une femme intelligente, appelée à devenir la mère de tous les humains, tu as dû mal comprendre ou mal interpréter... Non vous ne mourrez pas. Il n’y aura jamais de maladie. Il n’y aura jamais de cancer. Il n’y aura jamais d’enfance malheureuse, jamais de pédophiles. Il n’y aura jamais de guerre. Il n’y aura jamais de torture ni d’asiles psychiatriques pour les gens bien portants. Jamais Il n’y aura d’Auschwitz, Dachau, Buchenwald, de commandos suicides… Voyons Eve, des montagnes de cadavres et des fleuves de sang, c’est ton imagination qui t’abuse ! Eve, pour qui prends-tu le Seigneur ? Dieu est amour, Eve ; Dieu est amour, tout amour".
Ah ! Ces paroles sublimes ont une sinistre résonance quand elles sont dans la bouche de l’adversaire de Dieu et des hommes. C’est malheureusement cette parole tronquée qui prévaut aujourd’hui.
Quelques trop rares prédicateurs parlent encore de l’enfer, et encore, du bout des lèvres. Voilà que l’on découvre à Dieu des trésors d’amour qui étaient insoupçonnés et ignorés pendant des siècles. Lui, au Nom duquel on a commis tant de crimes, tué, brûlé, assassiné, pendu, torturé tant de gens, voilà que tout a coup il aurait changé d’avis, et qu’il aurait fait une sorte de pacte de non agression avec Satan et lui aurait fait des appels du pied dessous la table ! On aurait donc tout lieu de croire que tout finira par s’arranger et que la pire chose qui puisse arriver à un homme, c’est d’être anéanti. Je m’étonne que les gens soient si bien renseignés. Seraient-ils dans les secrets du Seigneur ? A leur place, je me méfierais.
Que nous apprend ce texte sur la mort et l’au-delà ?

Voyons donc ce qui arrive à la mort, et après. Je vais faire maintenant une petite parenthèse de doctrine. La Bible nous enseigne que l’homme a été créé à l’image de Dieu. Il y a plusieurs sens à cette Parole, mais il y a ce sens ci : comme Dieu est une trinité (Le Père, Le Fils et Le Saint-Esprit), l’homme est aussi une trinité. C’est ce que nous dit la Bible en 1 Thessaloniciens 5 :23 où Il est parlé de notre esprit, de notre âme et de notre corps. L’homme correspond à Dieu dans ce sens là aussi.

Voyons ce qui ce passe à la mort.
Le corps va au cimetière. C’est ce que la Bible dit. "Tu retourneras à la poussière" (Genèse 3, 19). La Bible nous enseigne que "l’esprit retourne à Dieu qui l’a donné" (Ecclésiaste 12, 7). Notre âme va dans le séjour des morts (aussi appelé Hadès).
Cela est enseigné dans la personne même de Jésus Christ. Quand il y a une doctrine que nous ne comprenons pas bien, il suffit de regarder vivre le Christ car il est dans sa personne l’explication de sa doctrine. Le Seigneur Jésus Christ a été pendu sur la croix. Quand il est mort son corps a été déposé dans le tombeau. Juste avant d’expirer il a dit "Père ! entre tes mains je remets mon esprit" (Luc 23, 46). C’est clair : le corps a été mis au tombeau, son esprit est retourné à Dieu. Et son âme ? Dans le livre des Actes des Apôtres, nous avons ce texte tiré de l’Ancien Testament qui dit : "tu n’abandonneras pas mon âme dans le séjour des morts" (Actes 2, 27).
Le tout est maintenant de comprendre ce qu’est notre âme. L’âme de l’homme c’est "lui-même’". C’est le siège de sa personnalité. C’est ce qui l’a caractérisé. C’est son caractère propre et distinctif. L’homme prend conscience de Dieu par son esprit ; il prend conscience du monde physique par son corps, et il prend conscience de lui-même par son âme. Le "lui-même" profond va dans le séjour des morts. Son âme continue à vivre pour toujours et toujours.
Pour en revenir à notre texte, ce qui a distingué ces deux hommes, leur vrai "moi" continue à vivre éternellement, mais dans des conditions très différentes. La Bible nous apprend que dans le séjour des morts, il y a deux compartiments :
- Un pour ceux qui, comme Lazare, ont tiré leur aide de Dieu et leur salut de Jésus Christ. A leur mort, ils sont portés par les anges dans le sein d’Abraham. Ils vont là où sont ceux qui ont la même foi qu’Abraham qui est appelé le père des croyants (Galates 3, 29 par ex.). Ils sont sauvés pour l’éternité ; voilà le sort des rachetés : être toujours avec le Seigneur (1 Thessaloniciens 4, 17)
- Un autre pour les perdus
C’est à dire que dans l’Au-delà, la situation s’est renversée : Le Lazare qui brûlait de fièvre et que la faim consumait, est consolé. Maintenant c’est l’autre qui brûle, mais dans un feu qui ne s’éteint pas. Lui qui n’aurait pas donné une miette de son abondance, convoite une goutte du bonheur et de la vie éternelle de Lazare. Lazare est maintenant à la table du salut avec les grands noms de la Bible, comme Abraham, Isaac et Jacob
Par un juste retour des choses, c’est le riche qui mendie. Remarquez qu’il ne quémande pas un verre de vin, même pas un jus de fruits, même pas un verre d’eau, mais une goutte tombant d’un doigt trempé dans l’eau, c’est à dire la plus petite quantité de la dernière chose qu’il y a dans le royaume de Dieu.
Posons-nous quelques questions :
- A-t-il quelques chances de s’en sortir ? La réponse est catégorique : "il y a entre nous et vous un grand abîme, afin que ceux qui voudraient passer d'ici vers vous, ou de là vers nous, ne puissent le faire".
- Combien de temps cela va-t-il durer ? La Bible nous parle d’un feu qui ne s’éteint point, d’un ver rongeur qui ne meurt point (Marc 9, 44, 46, 48). Ils seront tourmentés aux siècles des siècles dit Apocalypse 20, 10.
Que quelqu’un ne me dise que Dieu est un bourreau s’il torture les hommes. La Bible ne dit jamais que Dieu torture les hommes. Il est écrit "Ils seront tourmentés". Nous savons que même sur cette terre nous pouvons être tourmentés par certaines choses, comme le souvenir de nos propres actions passées sans que Dieu y soit pour quelque chose.
- Quels sont ceux qui seront là ? Ce sont ceux qui n’auront pas voulu du royaume de lumière de Dieu, ceux qui auront accordé aux choses de la terre une importance démesurée et qui l’auront bien démontrée en reléguant Jésus Christ à la dernière place de leur vie ; qui auront ainsi prouvé qu’ils n’accordaient aucun crédit à Moïse et les prophètes, c’est à dire à la Parole de Dieu.
Ecoutons maintenant, alors que cet homme, en proie aux souffrances de l’enfer, crie vers le ciel. La première phrase qui va provoquer son tourment est : "Souviens-toi !". Les morts ont une mémoire qui leur rappelle les faits les plus lointains, les plus secrets, les plus honteux et toutes les occasions manquées. Dans certains cas comme celui-ci, avoir une bonne mémoire peut être une possession dévastatrice. Il y a des gens qui donneraient toute leur fortune pour que le souvenir de leurs péchés tombe dans la nuit de l’oubli :
- Comme ce Gould, millionnaire américain du XIX° siècle qui, sur son lit de mort s’est écrié : "Je donnerai volontiers 100 000$ (de l’époque) pour que l’on me convainque que l’enfer n’existe pas".
- Ou ce grand conférencier athée que fut le colonel Charteris qui, à la veille de sa mort s’est écrié : "Oh, l’enfer pour toujours et toujours ! C’est l’enfer que d’être laissé tout seul ! Quel enfer que de s’entendre répercuter dans la conscience "Souviens-toi", "Souviens-toi".
Dans un effort désespéré et infructueux pour essayer de s’en sortir, cet homme va faire quatre choses, mais il va les faire trop tard :
  1. il lève les yeux. Il cherche une vision, mais il est trop tard.
  2. il cherche miséricorde "aie pitié de moi", mais il est trop tard.
  3. il essaie de prier, mais il est trop tard.
  4. il essaie même d’évangéliser, mais il trop tard.
Lui qui a toujours haussé les épaules lorsqu’on lui parlait de la Bible et qui, comme beaucoup a dit avec ironie, "s’il y a un jugement, c’est bon pour les assassins, les tire-laines et les escrocs. Mais moi qui suis un honnête citoyen, qui me suis fait des amis avec mon argent, moi dont le casier judiciaire est vierge, qu’est-ce qui peut bien m’arriver sinon d’aller au ciel… s’il y a un ciel !" Il a fait taire sa conscience qui lui disait que tout dans sa vie n’était pas aussi bien qu’il le prétendait. Il a fermé le livre qui disait, "il n’y a pas de juste, pas même un seul, tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu" (Romains 3, 10).
Il a peut-être cru, contre toute logique, que ce jour n’arriverait jamais. Il a peut-être cru que sa vie n’allait jamais finir. Il n’a jamais pensé à la valeur de son âme. Il ne s’est jamais posé la question "Est-ce que je suis sauvé ou est-ce que je suis perdu ?" Et maintenant il saisit toute l’horreur de la situation dans laquelle il se trouve. Elle est sans issue et Il ne peut rien faire pour s’en sortir. Les hommes ne peuvent rien faire pour lui.
Lazare, qui représente les trépassés, ne peut rien faire pour lui. Dieu lui-même ne peut plus rien faire pour lui. Pourquoi ? Parce qu’il avait dépassé le point de non-retour.

Mes amis, vous savez que dans la vie, il y a des occasions qui ne se représentent pas, il y a des examens qui ne se repassent plus, il y a des jours de bonheur qui ne se revivent plus, il y a des choses qui ne se réparent pas. La mort en est une, l’enfer en est une autre. Trop tard cet homme veut se faire évangéliste. Ah ! S’il écrivait ces lignes à ma place. Vous qui ne savez pas si vous êtes sauvés, vous viendriez vous mettre à genoux devant lui lorsqu’il vous décrirait ce qui se passe dans l’Au-delà de la perdition. Il vous supplierait avec des larmes que je n’ai pas, avec des accents que je ne trouve pas. Il vous supplierait comme le faisait le grand apôtre Paul "Je vous en supplie, au Nom de Dieu, soyez réconciliés avec Jésus Christ". Il le dirait avec des accents qui sortiraient de son cœur.
Oui, il veut se faire évangéliste, mais il est trop tard et il blâmera le ciel de ne pas lui avoir fourni des arguments convaincants. Il va même faire la leçon à Abraham en disant "si quelqu'un des morts va vers eux, ils se repentiront".
Ah ! pense-t-il, si j’avais vu de mes yeux vu un miracle, si j’avais vu un mort sortir de la tombe, alors j’aurais cru. La réponse du ciel est négative "S'ils n'écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader, même si quelqu'un des morts ressuscitait".
Saviez- vous que dans un sens, mais dans un sens seulement, Dieu a exaucé la prière de cet homme ? En ouvrant la Bible en Jean 11, on trouve que le Seigneur a ressuscité Lazare. J’admets que cela n’est pas le même homme, mais il portait le même nom ! Une foule de gens a vu un mort sortir du tombeau par la puissance de Jésus-Christ. Quelle a été leur réaction ? Aussi incroyable que cela puisse paraître, elle a été de vouloir tuer le Seigneur (v 53) parce qu’il avait ressuscité Lazare. Au chapitre 12, c’est encore plus terrible : ils veulent aussi faire périr Lazare (v 10). Pourquoi ? Parce que Lazare était vivant et que sa résurrection confirmait un message dont ils ne voulaient à aucun prix. La seule chose qui nous amène au salut, c’est la foi non pas dans les miracles, mais dans la Parole de Dieu. Dans l’épître aux Romains, il est écrit que la foi vient de ce qu’on entend de la Parole de Dieu (Romains 10, 17). Vous qui lisez ces lignes, vous entendez la Parole de Dieu, croyez-la ! Dites : "Seigneur, je me mets d’accord avec ce que tu dis, même si je ne comprends pas tout. Je me mets en règle, en harmonie avec toi d’après ce que tu me dis dans Ta Parole".

En route vers le sein d’Abraham !


Maintenant, voyons ensemble ce que dit la Bible sur le chemin du salut. Comment être sauvé, tant il est vrai que la chose la plus importante au monde, c’est d’être sauvé. La Bible nous enseigne qu’être sauvé, c’est de suivre à temps le chemin que le mauvais riche a voulu prendre, mais trop tard. Pour être sauvé, il faut faire ces quatre choses, mais les faire à temps.

1. Lever les yeux.

Cela veut dire que le salut n’est pas en nous, ni dans ceux qui nous entourent. Le salut vient de plus haut que nous. Le salut vient de Dieu "Vous êtes sauvés par la grâce, par la foi, et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu" (Ephésiens 2, 8). C’est Dieu qui fait le salut et qui le donne. Il est écrit : "Dieu nous a sauvé, non à cause des œuvres de justice que nous aurions faites, mais selon sa propre miséricorde" (Tite 3, 5). C’est peut-être dur d’admettre que nous ne pouvons rien faire de nous-mêmes pour être sauvés, qu’il n’y a rien de valable en nous qui puisse nous valoir le salut.
C’est pourtant la première condition pour être sauvé : lever les yeux, les porter plus haut que sur notre entourage, plus haut que sur nos efforts, plus haut que sur une religion qui se prétendrait la meilleure du monde. C’est à Dieu et à Dieu seul qu’il faut regarder pour être sauvé.

2. Demander pitié, chercher la miséricorde

Rien d’autre que la miséricorde de Dieu ne peut nous sauver. Il n’y a pas d’autre base au salut que la miséricorde infini de Dieu. Prenez le cas d’un condamné à mort : Quand toutes les ressources judiciaires ont été épuisées, son pourvoi rejeté, la révision de son procès jugée inacceptable, cet homme n’a plus qu’une seule porte de salut : le recours en grâce. Et quand un condamné a recours à la grâce présidentielle, c’est qu’implicitement il se reconnaît coupable, car on n’a jamais gracié un innocent. On ne peut gracier qu’un coupable. Etes-vous prêt à dire "Seigneur aie pitié du coupable que je suis ?"

3. Prier le ciel

Il vous faut le prier comme le brigand qui était crucifié à coté du Seigneur : Nous avons ici un homme qui avait gâché sa vie, et même celle des autres. A deux doigts d’un enfer qu’il avait mille fois mérité, il s’est tourné vers le seul qui pouvait le sauver. A coté de lui, le Saint Fils de Dieu donnait sa vie en rançon pour ses péchés. Il portait ses crimes et répondait à sa place devant la sainteté de Dieu. Son sang pouvait effacer tous ses péchés car la Bible dit "Le sang de Jésus Christ nous purifie de tout péché" (1 Jean 1, 7). Le brigand s’est tourné vers Jésus et lui a lancé le S.O.S de son âme "Souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton règne" (Luc 23, 42).
Tout maintenant, tant pour lui que pour nous, tout va dépendre de la réponse de Jésus Christ. Ecoutez la réponse de Celui a qui Dieu a remis tout jugement et qui deviendra le Juge des juges. De ses lèvres quasi exsangues tombe l’acquittement : "En vérité, je te le dis : Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis".
Quelle assurance ! Cet homme est mort ce jour-là mais, selon la parole du Seigneur, nous pouvons être sûr qu’il était sauvé.
Vous direz peut-être que cela s’est passé il y a vingt siècles. Mais aujourd’hui peut-on avoir l’assurance d’être sauvé et comment peut-on l’être ? Je rappellerai une expérience, parmi tant d’autres, que j’ai vécues il y a quelques années. Je faisais une série de conférences d’évangélisation en Suisse, où j’avais été invité.
A la fin de la soirée, une jeune fille est venue me demander un entretien, car elle n’arrivait pas à saisir, comprendre comment on pouvait être sauvé. Elle était d’un bon milieu religieux, elle avait une certaine connaissance de la Bible, mais elle n’avait pas l’assurance du salut de son âme. Elle savait que si elle mourrait ce jour là, elle était perdue malgré ses efforts et ses bonnes intentions. Elle était vraiment troublée.
Nous avons parlé longtemps mais elle ne parvenait pas à comprendre la simplicité du salut. Je lui ai alors dit : supposons que ce soir le Seigneur Jésus Christ lui-même, le Sauveur entre par cette porte et que vous vous trouviez seule devant lui, que lui demanderiez vous ? Elle a réfléchi un instant puis m’a dit : je lui demanderai de me sauver.
Je lui ai dit : que vous répondrait-il ?
Il y a eu un long silence, puis j’ai vu ses traits se détendre, et un sourire commencer à flotter sur ses lèvres et elle a dit : Il me sauverait !
J’ai dit : voulez vous lui demander de vous sauver ce soir, car "Jésus Christ est le même, hier, et aujourd’hui, et éternellement" (Hébreux 13, 8).
Elle s’est inclinée dans une attitude de recueillement. Dans une prière simple, presque enfantine, confessant la faillite de sa vie, s’humiliant devant Dieu, elle a dit : "Seigneur, je crois que tu m’as aimée et je te demande de me sauver ce soir, je me donne à toi".
Ce soir-là elle est entrée par la foi dans le salut de Dieu. Je ne l’ai plus jamais revue mais j’ai eu des nouvelles d’elle par quelqu’un d’autre. Elle s’est mariée et est devenue mère de famille. L’expérience qu’elle a faite en ce soir là, est une expérience qui a tenu. Le Sauveur qui nous sauve, c’est aussi le Seigneur qui nous tient.

4. Evangéliser

Les trois premières conditions se font au niveau du cœur, dans le silence, d’une façon intime et personnelle. Comme cet homme a essayé de faire connaître le salut à ses cinq frères, il nous appartient de donner à ce salut que nous avons reçu gratuitement, une traduction publique selon ce qui est écrit "si tu confesses (proclame) de ta bouche Jésus comme Seigneur, tu sera sauvé" (Romains 10, 8).
Cela veut dire que je vais en parler autour de moi, à mes frères, dans ma famille, à l’atelier, aux études, au bureau, en vacances, partout afin que, selon les paroles que le Seigneur nous a rapportées, ils n’aillent pas eux aussi dans ce lieu de tourments. Remarquez le côté tranchant et absolu de la promesse du Seigneur : "Tu seras sauvé" qui correspond avec le "Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis" et non pas "tu seras peut-être sauvé ou tu pourras espérer de l’être".
Vous n’avez plus a redouter la mort, le jugement et l’enfer.
Il a pris votre enfer sur la croix. Le cri que les damnés pousseront éternellement en enfer : "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?" il l’a poussé pour vous, à votre place, pour que vous n’ayez plus jamais à le dire.
Le chant qui suit a été composé par Charlotte Elliot la cantatrice d’opéra après sa conversion. C’est un des plus connu du répertoire évangélique. Si vous ne connaissez pas la mélodie vous pouvez le lire et le dire devant Dieu comme une prière personnelle. Et vous serez sauvé.

Tel que je suis, sans rien à moi,
Sinon ton sang versé pour moi
Et ta voix qui m’appelle à toi,
Agneau de Dieu, je viens, je viens !
Tel que je suis, bien vacillant,
En proie au doute à chaque instant,
Lutte au-dehors, crainte au-dedans,
Agneau de Dieu, je viens, je viens !
Tel que je suis … Ton grand amour
A tout expié sans retour.
Je puis être à toi dès ce jour,
Agneau de Dieu, je viens, je viens ! 

Source: info bible