Mais survient la tentation de croire que ce statut d'humain n'est pas le meilleur, que Dieu se réserve la meilleure part et qu'en refusant les limites données on pourrait devenir comme lui, des dieux nous-mêmes... Le doute insinué sur la bienveillance de ce Dieu qui leur a donné la vie, fait son chemin et ils décident de ne plus faire confiance - de ne plus avoir foi - et se coupent ainsi eux-mêmes de leur source vitale.
C'est cela que la Bible appelle le péché qui étymologiquement signifie « manquer le but ». Il a pour conséquence la mort, comme état spirituel de séparation d'avec Dieu et de la vie abondante qu'il nous offre. Signalons au passage que ce refus de confiance a des conséquences dans les relations humaines, en commençant par la zizanie dans ce premier couple. Nous en connaissons la suite : toute notre Histoire.
Ce qui est frappant, c'est que Dieu n'abandonne pas l'humain à son triste sort, se retirant dans une majesté offensée. Mais, prenant acte du nouvel état dans lequel l'homme s'est placé, il rétablit le dialogue interrompu et promet la venue de quelqu'un dans la suite des générations qui offrira un renouveau, le pardon (re-don) après le premier don refusé : la Vie retrouvée, en un mot le « salut » (être sauvé), pour tous les hommes de tous les temps.
Le Nouveau Testament nous dit même que Jésus est littéralement devenu péché et malédiction pour nous (2ème Epître de Paul aux Corinthiens ch. 5 v.21 ; Epître de Paul aux Galates ch.3 v.13). Un théologien protestant, Bernard Rordorf me disait au sujet du pardon : « Pardonner, c'est nécessairement porter sur soi le mal de l'autre, prendre les conséquences de la violence sur soi. Il n'est réel que quand il est donné par quelqu'un qui n'a commis aucune violence. Le pardon révèle la manière divine d'affronter le mal ». Cela, seul Jésus pouvait le faire car il est indemne du péché et de la violence.
Nous somme souvent en quête aujourd'hui de deux valeurs essentielles : l'amour et la justice. Ici les deux sont respectées. Un catéchisme protestant explique : « La justice veut qu'une faute soit réparée alors que le pardon veut qu'elle soit oubliée : comment Dieu peut-il être à la fois le Dieu qui pardonne et le Dieu de justice ? Par la croix. La croix nous dit que Dieu est juste en payant le prix de la réparation, et elle nous dit que Dieu pardonne en nous offrant sa réconciliation... Dieu aurait-il pu réconcilier le pardon et la justice, et prouver son amour autrement que par la croix ? Nous sommes mal placés pour venir lui donner des conseils, alors que c'est lui qui a payé le prix du sang. En revanche, nous ne pouvons que constater que la croix est un acte qui a été posé, et que cet acte nous dit l'engagement total et définitif de Dieu aux côtés des hommes » (NOUIS A., Un catéchisme protestant, Lyon, Réveil Publication, 1997, p.136).
La mort de Jésus : une preuve d'amour
Ce que nous ne pouvions faire pour nous-mêmes, Dieu, en Jésus-Christ, l'accomplit. Là où le péché (le mal) a entraîné la mort, le don gratuit de Dieu, Jésus, nous donne la vie éternelle. Et si, sur la croix, Jésus a pris le poids de nos maux, de nos péchés et de notre mort, cela signifie qu'il n'y a plus rien en nous qui puisse le surprendre. L'offre du salut et de la vie nous est faite de sa part en parfaite connaissance de cause de ce que nous sommes.
Paul souligne que « Dieu prouve son amour envers nous : lorsquenous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous » (épître de Paul aux Romains ch.5 v.8). La valeur immense de ce don dit que, même empêtrés dans nos chemins de mort, nous sommes infiniment aimés. La preuve de cet amour précède toute conscience d'un désir de salut, toute initiative de notre part. Nous n'y pouvons rien et nous ne pouvons pas la revendiquer. De même que la vie nous est donnée par notre naissance avant que nous n'en ayons conscience, la grâce du salut accompli nous précède toujours. Le salut est offert avant même que nous n'en réalisions le besoin.
Derrière notre difficulté à accepter ce salut, n'y a-t-il pas un problème d'orgueil qui refuse d'admettre que nos actes aient pu avoir des conséquences douloureuses pour quelqu'un d'autre que nous et que celles-ci ne puissent être réparées par nos propres forces ? Il faut sans doute de l'humilité pour admettre que l'accueil de la Vie passe par l'acceptation de la vie, de la mort et de la résurrection de Jésus. Il nous montre, non pas la cruauté, mais l'immensité de l'amour de Dieu. Ce Dieu s'implique et se livre librement tout entier et jusqu'au bout dans notre humanité, traversant la mort pour nous ouvrir un passage vers la vie dans une communion éternelle avec Lui.
Cet amour, comme tout amour véritable, ne s'impose pas. La liberté de l'homme n'est pas court-circuitée. Ce don est à accepter dans la foi, la confiance en Celui qui l'offre. Jésus dit : faire l'œuvre de Dieu c'est « croire en celui (que Dieu) a envoyé » (Evangile selon Jean ch.6 v.28).
Ce que nous ne pouvions faire pour nous-mêmes, Dieu, en Jésus-Christ, l'accomplit. Là où le péché (le mal) a entraîné la mort, le don gratuit de Dieu, Jésus, nous donne la vie éternelle. Et si, sur la croix, Jésus a pris le poids de nos maux, de nos péchés et de notre mort, cela signifie qu'il n'y a plus rien en nous qui puisse le surprendre. L'offre du salut et de la vie nous est faite de sa part en parfaite connaissance de cause de ce que nous sommes.
Paul souligne que « Dieu prouve son amour envers nous : lorsquenous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous » (épître de Paul aux Romains ch.5 v.8). La valeur immense de ce don dit que, même empêtrés dans nos chemins de mort, nous sommes infiniment aimés. La preuve de cet amour précède toute conscience d'un désir de salut, toute initiative de notre part. Nous n'y pouvons rien et nous ne pouvons pas la revendiquer. De même que la vie nous est donnée par notre naissance avant que nous n'en ayons conscience, la grâce du salut accompli nous précède toujours. Le salut est offert avant même que nous n'en réalisions le besoin.
Derrière notre difficulté à accepter ce salut, n'y a-t-il pas un problème d'orgueil qui refuse d'admettre que nos actes aient pu avoir des conséquences douloureuses pour quelqu'un d'autre que nous et que celles-ci ne puissent être réparées par nos propres forces ? Il faut sans doute de l'humilité pour admettre que l'accueil de la Vie passe par l'acceptation de la vie, de la mort et de la résurrection de Jésus. Il nous montre, non pas la cruauté, mais l'immensité de l'amour de Dieu. Ce Dieu s'implique et se livre librement tout entier et jusqu'au bout dans notre humanité, traversant la mort pour nous ouvrir un passage vers la vie dans une communion éternelle avec Lui.
Cet amour, comme tout amour véritable, ne s'impose pas. La liberté de l'homme n'est pas court-circuitée. Ce don est à accepter dans la foi, la confiance en Celui qui l'offre. Jésus dit : faire l'œuvre de Dieu c'est « croire en celui (que Dieu) a envoyé » (Evangile selon Jean ch.6 v.28).