samedi 10 janvier 2015

LA CENTRALITE ET LA SUPREMATIE DE CHRIST

Par Théodore Austin-Sparks

« Mais quand il plut à Dieu, ...de révéler son Fils en moi, afin que je l'annonçasse » (Gal.1:15,16)


1. Toute Chose Testée Intérieurement


Depuis l'époque de Paul, bien des activités chrétiennes ont consisté à perpétuer un mouvement, propager un enseignement, et défendre les intérêts d'une institution. Le christianisme n'est pas un mouvement, ni l'établissement d'un mouvement sur terre pour y recruter ensuite des sympathisants, des adhérents, des membres et des supporters. Ce n'est pas une institution, même si nous pourrions appeler ainsi l'église actuelle. Dans la pensée de Dieu, l'Eglise n'a pas d'existence en dehors de la révélation de Jésus-Christ, et c'est la mesure de Christ, le Fils de Dieu, exprimé et mis en évidence par elle, qui permet de la juger. Ce n'est pas un témoignage, si par cela vous voulez parler d'une forme spécifique d'enseignement ou d'une doctrine systématique. Non, ce n'est pas un témoignage. Soyons prudent sur ce que nous entendons quand nous employons le mot « témoignage ». Il se peut que sous le terme « témoignage », nous ayons à l'esprit un certain arrangement de la vérité, explicité par une certaine phraséologie, sous une certaine forme; mais il ne s'agit pas du témoignage dans ce sens. Ce n'est pas une « dénomination », ce n'est pas non plus une « non-dénomination » et ce n'est pas une « inter-dénomination ». Ce n'est pas le Christianisme. Ce n'est pas « l'oeuvre » - oh, nous parlons toujours de « l'oeuvre » : « Comment se porte l'oeuvre ? » - nous nous donnons entièrement à l'oeuvre, nous sommes intéressés par l'oeuvre, nous avons quitté l'oeuvre. Ce n'est pas une mission. Le christianisme, c'est Christ...! « ... Que je puisse L'annoncer. » Si c'est cela qui était resté central et prééminent, toutes ces horribles jalousies n'auraient jamais pu survenir. Nous n'aurions pas toute cette pagaille qui existe de nos jours dans le Christianisme Organisé. C'est parce que quelque chose de spécifique en lui-même, comme un mouvement, une mission, un enseignement, un témoignage, une communion, a pris la place de Christ. Les gens se sont mis en tête de poursuivre cela, de faire ce projet ou d'établir cette chose.

Mes biens aimés, le remède à tout cela réside dans une révélation intérieure. Le fait que tout cela existe démontre l'absence de révélation intérieure adéquate de Christ. Quand Christ, le Fils du Dieu d'amour, est central et suprême dans le coeur du croyant, il y a tant d'autres choses qui s'en vont, et elles doivent disparaître. Polémiquer avec Dieu divise, mais ces choses artificielles, ces choses qui sont le résultat de l'activité de l'homme quand il s'y projette lui-même, en s'insinuant dans les intérêts de Dieu, ces choses ne peuvent pas demeurer là où il y a une révélation intérieure adéquate du Seigneur Jésus ; ce n'est pas possible. Il y a donc deux choses devant nous, d'un côté il y a la révélation de Jésus-Christ dans nos coeurs qui produit une passion pour Lui; et de l'autre côté, à cause de l'absence d'une révélation suffisante de Christ dans nos coeurs, nous poursuivons d'autres choses que nous disons être dans son intérêt, et pour Lui, mais qui ne peuvent jamais, jamais satisfaire le coeur de Dieu. Car c'est la satisfaction du coeur du Père qui est en vue.

Mes bien-aimés, je parle ici de l'individu. Je ne suis pas justifié, et vous n'êtes pas justifiés, simplement en se proclamant chrétien, mais dans la mesure où Christ est manifesté en moi et en vous. Toute la force et l'ingéniosité de l'enfer cherchent à s'opposer à cela. Les croyants sont bien plus conscients de ne pas être à l'image de Christ que n'importe qui d'autre dans ce monde. Les croyants sont bien davantage soumis à des assauts qui ont pour objectif de les pousser à abandonner et à renier le Christ que n'importe qui d'autre. Pourtant l'enfer n'est qu'une coquille vide face à la révélation de Jésus-Christ. Toute chose commence par cela, la révélation de Jésus-Christ.

2. Christ - l'Objet et le Centre de notre Unité

Comme je l'ai dit tout à l'heure, si nous voulons mettre en avant n'importe quel autre centre d'intérêt, quelque chose que nous appelons un témoignage, qui peut être un système d'enseignement, ou une communion, ou une dénomination, ou le contraire et l'opposé, si nous mettons n'importe laquelle de ces choses en avant, hé bien l'histoire sera encore davantage marquée par les divisions qu'elle ne l'est déjà. Mais si c'est Christ, et seulement Christ, qui est central et suprême, alors nous avons une réponse à donner au diable; nous avons le secret de la victoire, nous avons le secret de la communion, nous avons la puissance de Sa résurrection. Oh, comme il est important pour nous de voir que le Corps représente Sa victoire. Le Corps est Sa victoire dans le sens où il représente la fin de toute indépendance. Car cette indépendance d'esprit ou d'action est une violation non seulement de la vérité du Corps de Christ, mais aussi de la puissance de Sa résurrection.


3. Notre place dans la Suprématie de Christ

Il est nécessaire de porter l'oeuvre de la croix jusqu'à son plein accomplissement, qui est la victoire absolue de Christ sur le monde des principautés et des puissances, sur le monde des ténèbres et de ses autorités. Le pardon des péchés est une grande bénédiction, l'expiation de nos péchés est une grande bénédiction, et être sauvé de l'enfer pour aller au ciel est une grande bénédiction. Nous ne voulons pas minimiser un seul instant ou enlever quelque chose de la grandeur de ces vérités à cause du prix auquel elles ont été acquises. Mais je le dis à nouveau, il est nécessaire pour nous de porter l'oeuvre de Christ jusqu'à son plein accomplissement et son plein accomplissement se situe dans le monde des principautés et des puissances. Il se situe au niveau de l'autorité des ténèbres, et de la juridiction des ténèbres. Il est important que le pécheur sache qu'il ne s'agit pas seulement d'être pardonné et sauvé de ses péchés. Il doit aussi savoir que dans le salut, toute l'autorité et toute la juridiction des principautés et des puissances, de l'adversaire, de Satan lui-même, ont été détruites et brisées. Et qu'ils ont été délivrés de cette juridiction, de cette autorité, du droit que Satan avait sur eux, ils en ont été délivrés - délivrés par Christ par Sa croix. Cela signifie que Satan n'a plus de puissance parce qu'il n'a plus de droit. Sa puissance dépend de ses droits, ses droits sont basés sur l'état de notre coeur. La Croix s'occupe de l'état de notre coeur en détruisant et en enlevant le terrain sur lequel il fonde ses droits, elle brise ainsi sa puissance.

Il faut aller jusqu'au bout. Christ contient en Lui-même la suprématie sur l'adversaire, parce qu'en Lui il n'y a pas ce genre de terrain dont l'adversaire doit disposer pour pouvoir bâtir et édifier son autorité et maintenir son joug. Il n'y a pas ce genre de terrain en Christ; Christ est en nous lorsque nous croyons et par conséquent l'autorité de Satan est brisée quand Christ est en nous. Christ étant en nous, il n'y a plus de place pour la juridiction de Satan. Etre délivré, pas seulement du péché (je le répète) mais aussi de l'autorité de Satan, est une chose merveilleuse. « Qui accusera les élus de Dieu? C'est Dieu qui justifie! Qui les condamnera? Christ est mort; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous! » (Rom. 8:33,34). Quelle valeur cela a-t-il? Quand l'accusateur vient et essaye de nous accuser, sur quoi pouvons-nous nous appuyer pour répondre ? Le terrain sur lequel nous pouvons répondre est celui-ci : « Christ est mort; bien plus, il est ressuscité. » Voici comment nous devons répondre à l'ennemi. Christ a triomphé du péché et de toute l'autorité de Satan. Vous et moi ne pouvons jamais rencontrer l'ennemi tout seul. Il gagnerait à tous les coups. Mais si nous lui présentons Christ, que peut-il faire ? « Je ne parlerai plus guère avec vous; car le prince du monde vient. Il n'a rien en moi » (Jean 14:30). Ce sont les paroles du Seigneur Jésus. Quelle puissance a le diable ? Dans la mort et la résurrection de Christ toute sa puissance a été détruite. « Qui accusera les élus de Dieu? » (Rom. 8:33).

« Christ en vous, l'espérance de la gloire » (Col. 1:27). Pouvez-vous comprendre cela ? C'est cela la provision que Dieu a fait pour nous, et si seulement nous avions une plus grande et complète appréhension de Christ, nous verrions que c'est le chemin de la victoire. Que fait le Saint-Esprit en nous pour que la victoire devienne réelle? Il ne s'agit pas de nos luttes pour devenir meilleur. Le Saint-Esprit ne nous aide jamais dans nos luttes pour devenir meilleur. Nous pouvons lutter avec cela sans arrêt, et même mourir en luttant, et pourtant le Saint-Esprit ne nous aidera pas si nous pensons pouvoir être sauvés ou sanctifiés de cette façon. Alors avec quoi le Saint-Esprit va-t-il coopérer ? C'est avec notre appréhension et appropriation de Christ par la foi, aussi bien en tant que notre sanctification que notre sauveur. Vous vous dites peut-être, « oui, mais nous sommes pécheurs et il y a tant de mauvaises choses, devrions-nous fermer les yeux sur nos fautes et nos péchés? » Nous devons ouvrir nos yeux sur Christ. Arrêtez de regardez à vous-mêmes et à votre péché et fixez vos yeux sur le Seigneur Jésus qui vous rend parfaits aux yeux de Dieu, et alors que vous Le saisissez par la foi - « Pas ce que je suis Seigneur, mais ce que tu es » - « Je suis mauvais par moi-même. En moi, c'est à dire dans ma chair, n'habite rien de bon. Mais Seigneur Tu es mon salut, Tu es ma justice, Tu es ma sainteté, Tu es ma sanctification, Je m'accroche à toi pour tout cela. » - le Saint-Esprit manifestera cela en nous. C'est notre appréciation de Christ qui est le terrain sur lequel le Saint-Esprit peut agir; et c'est cela le chemin de la délivrance.